Genesis, Bernard Beckett, édition Gallimard (Pôle fiction), 2010, vo 2009, 224 pages.
Résumé :
Anax est prête à affronter le jury.
Pendant cinq heures, face à trois examinateurs, elle va montrer qu’elle connaît parfaitement son sujet. Mais plus elle en dit, plus elle referme son propre piège… Vous êtes sur le point de plonger dans un roman fascinant. Un thriller futuriste d’une ingéniosité stupéfiante. Et le meilleur… est pour la fin !
Mon avis :
Je dirais plutôt que c’est un roman SF. Anax passe un oral d’histoire, on comprend que c’est l’équivalent d’une soutenance de thèse sur un sujet spécifique : la vie et l’œuvre d’Adam Forde, 2058-2077. Passionnée par ce personnage qui a changé l’histoire, elle essaie de défendre ses interprétations devant un jury dans le but de rentrer à l’Académie.
Anax s’avança dans un long couloir où le seul bruit était le faible sifflement du filtre à air au plafond. Les lumières étaient tamisées, comme l’exigeait le nouveau règlement. Elle avait le souvenir de journées plus lumineuses, mais elle n’en parlait jamais. Cela faisait partie des Grandes Erreurs, de croire que la luminosité était une qualité du passé.
Nous comprenons que nous sommes dans un futur lointain (peut-être en 3000). Lorsqu’Anax introduit son sujet, elle pose le contexte en tant qu’historienne. Elle nous conte la dernière guerre, dans les années 2050, comment la République de Platon a évité la peste en se séparant hermétiquement du reste du monde. On ne se demande pas seulement ce qui s’est passé, mais où ils en sont ? Elle nous conte l’histoire de la République de Platon comme d’une utopie ratée du passé… mais où en sont-ils dans le présent ? C’est la question que je me suis posée tout du long.
Son sujet, l’histoire d’Adam Forde, est un récit dans le récit. Adam Forde était un philosophe rebelle qui a changé l’histoire. On sait qu’au terme de son récit, on saura comment a fini la République de Platon, et ce qui l’a succédée. On suit donc l’histoire d’Adam, en suivant ses réflexions philosophiques sur l’intelligence artificielle, sur l’individualité, l’humanité. Ce récit m’a beaucoup intéressée. Les questions posées par le jury suscitent la curiosité du lecteur !
On suit aussi le personnage d’Anax. J’étais curieuse de son interprétation, de ses sentiments à l’égard d’Adam. D’abord distante comme se doit de l’être une historienne, le jury la pousse dans ses retranchements.
A la dernière partie, on commence à comprendre. On revient au présent au même moment où se dénoue le livre, j’en avais compris une partie mais la fin m’a quand même surprise à plus d’un titre. Ce fut une lecture courte et enrichissante, un bon roman jeunesse. A ne peut-être pas lire trop jeune ? Classé jeunesse, je trouve que les réflexions sont parfois complexes, mais c’est ce qui rend ce petit livre riche et intéressant.
En bref, j’ai beaucoup aimé ce thriller philosophique d’anticipation. Je pense me l’acheter (c’est un emprunt), car il a quelque chose de marquant. J’aimerais le relire et le faire lire !
Lu dans le cadre du challenge Jeux Olympiques des nationalités . L’auteur est néo-zélandais !
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