Dites aux loups que je suis chez moi, Carol Rifka Brunt, Editions 10/18 (2016), 504 pages
Résumé : Nous sommes au milieu des années 1980, aux États-Unis. June est une adolescente taciturne, écrasée par une sœur aînée histrionique et des parents aussi absents qu’ennuyeux. Depuis sa banlieue triste du New Jersey, elle rêve d’art et de son oncle Finn, un peintre new-yorkais reconnu. Mais Finn est très affaibli et meurt bientôt de cette maladie qu’on n’évoque qu’à demi-mot, le sida. Inconsolable, la jeune fille se lie d’amitié avec un homme étrange, Toby, qui se présente comme l’ami de Finn. Confrontée à l’incompréhension de son entourage, et à la réalité d’une maladie encore honteuse, June va brusquement basculer dans le monde des adultes et son hypocrisie.
J’ai lu ce livre en LC avec pikobooks qui a déjà rédigé sa chronique depuis une semaine ! J’ai toujours un peu de mal à me mettre à cet exercice lorsque je fais une LC car j’ai déjà donné mon avis, avec pas mal de détails spoilants que je ne peux me permettre de répéter ici. : )
C’est donc l’histoire de June dont l’oncle meurt du sida. Ayant lu le résumé en diagonal, c’est ce que j’avais retenu. Je m’attendais à ce que le livre traite du sida dans les années 87, alors qu’il s’agissait d’une maladie mal connue et soulevant pas mal de préjugés. Or, le thème auquel je m’attendais est surtout le contexte de cette histoire qui met en exergue les relations de June avec sa famille, en particulier avec sa sœur Greta. Et ce n’est pas plus mal. C’est un contexte de tabous et de non-dits.
L’histoire commence lorsque Finn peint les deux jeunes sœurs sur son ultime tableau. J’ai adoré cette idée qui est exploitée tout le long du roman. Je n’en dirai pas plus, mais l’autrice a su exploiter le tableau d’une manière qui m’a énormément plu.
Je me suis laissée entraînée par cette histoire et je n’ai pas vu passer les 500 pages. L’écriture est très fluide, et même si l’action n’est pas ce qui caractérise ce livre, la vie et l’évolution des deux sœurs m’a tenu en haleine jusqu’à la fin. Greta et June sont attachantes. On ne voit Greta que par le prisme de June, et même si celle-ci est la narratrice, on voit des choses qu’elle ne comprend pas. Sur ce point, je rejoins totalement pikobooks : les deux soeurs sont très touchantes. Je n’ai pas eu de soeurs, mais j’ai pu sans mal m’immerger dans leurs relations.
Je me demandais vraiment pourquoi les gens faisaient toujours des choses qui ne leur plaisaient pas. J’avais l’impression que la vie était comme un tunnel de plus en plus étroit. A la naissance, le tunnel était immense. Toutes les possibilités vous étaient offertes. Puis, la seconde d’après, la taille du tunnel était réduite de moitié. On voyait que vous étiez un garçon et il était alors certain que vous ne seriez pas mère, et probable que vous ne deviendrez pas manucure ni institutrice de maternelle. Puis vous commenciez à grandir et chacune de vos actions rétrécissait le tunnel. Vous vous cassiez le bras en grimpant aux arbres et vous pouviez renoncer à être joueur de base-ball. Vous ratiez tous vos contrôles de mathématiques et vous abandonniez tout espoir d’être un jour un scientifique de renom. Ainsi de suite année après année jusqu’à ce que vous soyez coincé. Vous deviendriez boulanger, bibliothécaire ou barman. Ou comptable. Et voilà. Je me disais que le jour de votre mort, le tunnel était si étroit, après avoir été rétréci par tant de choix, que vous finissiez écrasé.
Du sida, on en parle tout de même. June, dévastée par la mort de son oncle qui était tout pour elle, fait la connaissance de Toby, l’ « ami particulier » de Finn. C’est ainsi qu’on l’appelle et bien qu’ils étaient tous les deux les personnes les plus proches du défunt, ils ne s’étaient jamais rencontrés. June est bouleversée, mais accepte de le voir… Si Pikobooks a trouvé que June accordait sa confiance trop facilement, cela m’a moins étonnée. C’est une ado assez naïve et influençable (lui faire confiance rapidement n’est pas son seul comportement stupide) et j’ai accepté assez facilement cet état de fait. Pour ma part, ce sont les adultes que j’ai trouvé un peu étrange notamment Toby… de fait, j’ai donc été un peu déçue par leur relation mais pas pour les mêmes raisons.
Au-delà de ça, j’ai énormément apprécié les personnages, des principaux aux secondaires. Cette finesse dans les personnages a servi l’intrigue autour des relations tout aussi complexes jusqu’aux relations qui ont liés le défunt et sa sœur. June en ressort grandie, et le lecteur aussi.
En bref, ce fut une très bonne lecture. Si vous aimez les romans d’apprentissage, sachez que celui-ci est d’une incroyable justesse sur le passage à l’âge adulte, le deuil et les relations fraternelles.
Voici la chronique de pikobooks.
J’avais lu des chroniques sur ce livre mais avec la tienne en plus, je suis bien intéressée :).
Bisous à toi et à plus sur nos blogs respectifs!
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Il est vraiment bien et se lit très vite malgré les 500 pages ! Bises
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J’en entends beaucoup de bien de celui la alors je le garde de côté, je tenterai peut-être un jour !
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Oui, il me semble que les critiques sont quasi unanimes ^^
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Je me méfie toujours des critiques élogieuses sur un livre mais ta chronique est la première à me donner envie de le lire. Allez zou je le rajoute à mes prochains livres à lire. Merci 😊
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Ce livre ne regorge pas d’actions, mais le style est très fluide et l’histoire très touchante. J’espère qu’il te plaira !
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pour le coup je n’ai pas trop aimé moi 😦
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Dommage. Qu’est-ce qui t’a déplu ?
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