Premières lignes #25

Je vous retrouve avec le rdv « Premières lignes » initié par Ma Lecturothèque.

Rappel du principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit.

Pourquoi ce choix ? J’avais beaucoup aimé ce premier tome (ma chronique ici) et alors que je m’apprête, un an plus tard, à lire le tome 2, je m’en remémore quelques lignes à commencer par les premières

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Quelque part, au mois d’août…

Néa, ne rêve pas

La voix.

Néa, lève-toi.

Lointaine, affligeante, dérangeante.

Néa, n’abandonne pas.

Elle rôde, mauvais vautour nourri à la souffrance d’autrui.

Néa, j’arrive.

Les brumes se solidifient, mur impossible à franchir, traversé d’une unique fracture, gouffre sombre destiné à l’oubli.

Néa, mon enfant, te voilà reine.

Une forme diffuse s’épand par l’ouverture, drap noirâtre d’où rien n’émerge sinon le chaos. Elle file par vagues successives, brise le néant pour fondre sur moi. Elle m’enveloppe de sa froideur. J’aimerais crier, protester, rien ne vient sinon le silence absolu. Perte d’énergie, perte de repère, le vide, infâme trou noir d’où je puise mon seul réconfort.

Néa, il est temps pour toi.

À ces mots, la chose s’infiltre en moi, pénétration abjecte aux mille tourments sans cesse répétés. Alors, libérée de mes entraves, je parviens enfin à hurler ma peur de mourir.

Néachronical, tome 1, Jean Vigne, éditions du Chat Noir (2014), 301 pages

 


Une réflexion sur “Premières lignes #25

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