Kitchen – Banana Yoshimoto

Kitchen, Banana Yoshimoto (vo : 1988), éditions Folio, 181 pages

Que faire à vingt ans, après la mort d’une grand-mère, quand on se retrouve sans famille et qu’on aime les cuisines plus que tout au monde ? Se pelotonner contre le frigo, chercher dans son ronronnement un prélude au sommeil, un remède à la solitude. Cette vie semi-végétative de Mikage, l’héroïne de Kitchen, est un jour troublée par un garçon, Yûichi Tanabe, qui l’invite à partager l’appartement où il loge avec sa mère. Mikage s’installe donc en parasite chez les Tanabe : tombée instantanément amoureuse de leur magnifique cuisine, elle est aussi séduite par Eriko, la « mère » de Yûichi Eriko, personnage ambigu et pur, transsexuel à la beauté éblouissante, qui, traversant le récit comme un soleil éphémère, va bientôt mourir à son tour de mort violente…

Banana Yoshimoto révèle dans Kitchen, à travers une sorte de « minimalisme flou », une sensibilité nourrie de paradoxes, une sensibilité dans laquelle toute une génération de jeunes Japonais s’est reconnue.

J’ai sorti ce livre de ma PAL grâce au challenge objectif du mois sur livraddict. L’objectif était le suivant : sortir un vieux livre de sa PAL. Kitchen, je l’ai depuis 12 ans ! Je voulais découvrir la littérature japonaise, j’avais commandé quelques livres mais je ne les ai pas tous lus. Celui-ci m’intriguait par son titre, qui augurait presque un livre comique, mais pas du tout ! Il s’agit d’un recueil sur le deuil.

Tout d’abord, je trouve ça vraiment dommage que la couverture du livre ne fasse pas mention de ce recueil. On se retrouve à finir « Kitchen » plus tôt que prévu page 131 et on fait face à Moonlight Shadow. Honnêtement, j’ai failli ne pas lire la seconde nouvelle, mais j’aurais loupé quelque chose !

Pourquoi j’ai préféré Moonlight Shadow à Kitchen ?

Kitchen est un beau récit, mais il m’a un peu perturbé sur certains aspects. L’intrigue est plus fouillée, mais je ne me sentais pas fortement impliquée dans le devenir du personnage principal et de son ami outre l’aspect émotionnel (ce qui est déjà bien).

Également, les personnages ont plus de relief, mais j’étais un peu trop focalisée sur le personnage de la mère de Yuichi et sa transsexualité. J’ai trouvé que la narratrice s’embrouillait trop souvent entre « il », « elle » et ça me gênait un peu. Après, c’est le point de vue de la narratrice qui se retrouve pour la première fois à côtoyer une personne trans, pas forcément le point de vue de l’autrice. Par exemple page 30 : « Elle -ou plutôt il?- souriait », mais il me semble que c’est plutôt rare. N’empêche que j’ai parfois tiqué, ce qui a fait digresser mon esprit sur différentes problématiques et m’ont empêché de bien me concentrer.

La seconde nouvelle est plus courte. L’intrigue et les personnages sont plus classiques, mais cette simplicité a rendu pour moi le style délicat plus percutant. Je crois que c’est bien la première fois que je ressens le style différemment chez un auteur de nouvelles. Pour Kitchen, je l’ai trouvé sympa mais presque fade alors qu’il a su me toucher dans Moonlight Shadow, comme s’il en était un écrin parfait. La traduction y est peut-être pour quelque chose également.

Je ne pense pas que mon ressenti soit celui de la majorité, Kitchen a vraiment été un best seller au Japon et a touché beaucoup de gens. Je ne peux pas parler davantage de Moonlight Shadow qui est déjà très court. C’est l’histoire d’une jeune femme (la vingtaine) qui doit faire le deuil de son petit ami et qui fait une rencontre inattendu sur un pont. C’est une nouvelle magnifique et spirituelle que je vous conseille chaudement !

Je viens d’ouvrir un compte instagram. J’y ai mis quelques citations et un avis plus condensé si ça vous intéresse.


2 réflexions sur “Kitchen – Banana Yoshimoto

  1. C’est fou cette tendance à ne mettre en évidence qu’une partie du recueil ! Cela dit Kitchen attire aussi ma curiosité malgré tes quelques critiques, ainsi que l’autre récit, c’est assez différent de ce que j’ai l’habitude de lire.
    Et bienvenue sur Instagram alors 🙂

    Aimé par 1 personne

    1. Oui, beaucoup de personnes ont beaucoup aimé le premier recueil. De mon côté, je vais essayer d’explorer un peu plus la litté japonaise prochainement (car à part Mishima, j’en ai lu très peu). Merci 🙂

      J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s