Le club des punks contre l’apocalypse zombie – Karim Berrouka

Le club des punks contre l’apocalypse zombie de Karim Berrouka, éditions J’ai Lu, 2017 (ActuSF pour le GF), 412 pages

Paris n’est plus que ruines.
Et le prix de la cervelle fraîche s’envole.
Heureusement, il reste des punks.
Et des bières.
Et des acides.
Et un groupe électrogène pour jouer du Discharge.
Le Club des punks va pouvoir survivre à l’Apocalypse.
Enfin, si en plus des zombies, les gros cons n’étaient pas aussi de sortie…
Il est grand temps que l’anarchie remette de l’ordre dans le chaos !

Mon avis : J’avais ce roman post-apo dans ma PAL depuis un moment (2017) et je l’ai sorti grâce au challenge LDPA organisé par la team de livraddict. Parfois il n’y a aucune raison si ce n’est le manque de temps, mais celui-ci m’intriguait sans que je sois vraiment sûre d’adhérer.

Le titre est assez drôle. L’intérieur l’est-il tout autant ? Cet humour tient-il les 400 pages ? Et l’intrigue ?

Commençons par les sept personnages de cette apocalypse, sept punks qui vivent dans un collectif, un squat, et ont souvent des ennuis avec la police. Lorsque l’apocalypse survient, c’est peut-être l’occasion de construire un monde meilleur, un monde anarchique. C’est le rêve de Kropotkine, le « cerveau » de la bande. Les autres « se content de suivre le mouvement, tant que ce dernier se barre dans tous les sens. »

J’ai beaucoup aimé l’humour de l’auteur, présent dans chaque phrase et dans l’ambiance générale du livre. C’est un humour assez fin. On sent qu’il sait de quoi il parle que ça soit concernant l’univers punk ou l’anarchie. De même, il y a des références à notre époque, on croise quelques personnalités mais je vous laisse la surprise. De plus, les Parisiens pourront aisément retrouver des lieux où ils sont allés car évidemment nos punks sortent de chez eux. Il faut bien se ravitailler et faire la révolution.

P27
« Plus tard, ils se collent tous les quatre devant le poste de télé. La réception est mauvaise, mais qu’importe. Pas besoin d’une définition HD pour écouter le couillon qui présente le JT.

Ils se sentent honteux. La télé… C’est un peu un acte de collaboration, un début d’allégeance au consumérisme donc au Grand Capital. Ils font abstraction, c’est pour la bonne cause.

Des images de chaos, plutôt sympas : bagnoles en feu, maisons en feu, flics et CRS qui cavalent paniqués, mouvements hystériques de foule, émeutes, explosions, visages en larmes, expressions de terreur, témoignages incohérents, hurlements. Le grand bordel. Et un seul message en boucle : « Ne sortez pas de chez vous, barricadez-vous, n’ouvrez à personne, surtout pas à vos voisins, nous avons la situation en main, l’armée rétablit l’ordre, le président est en lieu sûr, les chiffres du chômage sont encourageants, la reprise succédera à l’austérité, l’Etat français ne se laissera pas intimider par des actes commis par un groupe de terroristes sanguinaires, l’avenir est radieux… »

Deuspi et Fonsdé jubilent. C’est l’anarchie. Ce à quoi Kropotkine répond que non, ce n’est pas l’anarchie, c’est le chaos. »

Si ce passage vous fait sourire, je vous conseille de tenter l’expérience. L’humour est dans le vocabulaire autant que dans la dénonciation, par exemple ici avec la préoccupation des chiffres du chômage en pleine apocalypse.

Il y a des passages totalement perchés. Certains peuvent sembler ralentir un peu l’intrigue. Je ne peux pas en dire plus sans spoiler mais disons que certains faits peuvent sembler redondants. Cela ne m’a pas gênée car je l’ai lu durant plusieurs sessions de lecture. Je comprends ceux qui ont trouvé des longueurs au livre, mais j’étais contente d’avoir ma dose d’humour tous les soirs. Cela dit, même si j’avais eu le temps, j’aurais eu un peu de mal à le lire d’une traite à cause de ça. De toute façon, l’apocalypse ça se savoure !

Les zombies sont sympas… ils sauront vous surprendre. Renouveler le genre ne doit pas être facile. J’avoue que des films de zombies j’en ai vu, plus que je n’ai lu de livres, et Karim Berrouka a tout de même construit un petit univers autour. Comme Mange-Poubelle (un des personnages), l’auteur connait assurément ses classiques et s’en inspire, mais il arrive à innover.

Étonnamment, ce livre a une vraie fin. J’ai vu qu’elle divisait mais j’ai beaucoup aimé. Je me demandais comment pouvait se terminer un livre de zombie après avoir vu toutes les saisons de The Walking Dead sans trop d’évolution ou d’autres films de zombies. Ma foi, l’auteur a trouvé un truc, et un truc pas mal selon moi, chapeau !

Bref, un bon délire auquel j’ai adhéré, non dénué de réflexions. La prochaine fois que j’achète un livre de Karim Berrouka (j’attends un peu, cette originalité est une rareté), je peux vous jurer qu’il ne dormira pas six ans dans ma PAL !


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