Americanah – Chimamanda Ngozi Adichie

americanah

du monde entier

Titre : Americanah

Auteur : Chimamanda Ngozi Adichie

Date de parution : 2013 en VO

534 pages

Edition : Gallimard

du monde entier

L’autrice m’avait bien plu alors qu’elle présentait son livre dans l’émission de François Busnel sur France 5. Un peu cher, j’ai attendu de pouvoir l’emprunter, c’est pourquoi je ne le lis que maintenant. Et bien, dès qu’il sortira en petit format, je l’achète, car c’est bien un livre que je relirai !

Résumé :

Ifemelu, nigérienne, part finir ses études en Amérique espérant que son petit-ami Obinze (dit le Zed) la rejoindra. Mais leurs chemins s’éloignent, les années passent. Ifemelu découvre la vie américaine, se rend compte qu’elle est noire, et crée un blog sur la race dont quelques extraits figurent dans le roman.

Obinze de son côté galère, vit une vie de clandestin en Angleterre avant de rentrer au Nigéria et de finalement réussir sa vie. Réussir ? Il a de l’argent mais n’est pas forcément heureux : l’argent et sa famille (une femme parfaite et une petite fille) ne peuvent combler le vide laissé par le départ d’Ifemelu quelques années auparavant.

Quinze ans après son départ en Amérique, Ifemelu décide de rentrer au Nigéria.

Mon avis : 

J’ai beaucoup aimé ce livre. Tout d’abord, il y a plusieurs intrigues dans l’intrigue qui sont aussi intéressantes que la trame principale. Par exemple, j’ai beaucoup aimé l’histoire de tante Uju et de son fils Dike. Ce sont des personnages que j’ai appréciés, surtout Dike, qui n’a connu que l’Amérique, n’a pas connu son père, et en éprouve un mal-être identitaire.

Ensuite, j’ai eu l’impression qu’une amie me parlait de son vécu bien que ça ne soit pas écrit à la première personne. J’ai trouvé les anecdotes criantes de vérité, cela aurait pu être une véritable autobiographie. J’ai appris sur la vie au Nigéria, sa culture. Mais les réflexions des protagonistes vont au-delà.

L’accent est mis sur les histoires d’Obinze et Ifemelu que j’ai trouvé intéressants tous les deux. Les réflexions d’Ifemelu sur la race, la critique sociale d’Obinze… ils sont complémentaires. Ce sont deux personnes intelligentes et dont les réflexions sont délicieuses, pas toujours politiquement corrects ! En revanche, je n’ai pas aimé leur milieu (les amis américains d’Ifemelu, sauf Curt, la femme d’Obinze trop lisse…). Cela n’a pas gêné ma lecture pour autant. Je n’ai pas eu l’impression qu’ils aimaient leur milieu d’ailleurs.

En plus de nous enseigner beaucoup de choses, ce roman est bien écrit et l’auteure arrive à faire passer les émotions : c’est parfois dramatique, parfois très drôle aussi. J’ai vraiment été immergée dans cette histoire, j’ai parcouru les trois continents avec beaucoup de plaisir aux côtés d’Ifemelu et Obinze.

C’est le genre de livre qui nous façonne, je vous le conseille chaudement. Je l’ai lu en une semaine en lisant un peu tous les jours (sachant que j’ai lu 4 autres livres cette semaine là) et je pense que c’est un livre qui se savoure, car il faut s’imprégner, poser le livre, réfléchir un peu… On ne peut qu’en ressortir grandi !


Je vous mets un extrait, concernant Obinze. Page 38-39

« Tu as vraiment réussi. Et Dele dit que tu es resté modeste. » (NB : lui dit une amie qu’il n’a pas vu depuis longtemps !)

Il s’était senti embarrassé devant ses compliments exagérés, la déférence que révélait discrètement son attitude. Elle ne le voyait plus comme le Zed du lycée, et les remarques sur sa richesse laissaient entendre qu’à ses yeux il avait changé plus qu’on ne l’aurait cru. Les gens disaient souvent qu’il était modeste, mais ils ne faisaient pas allusion à une véritable humilité, simplement au fait qu’il ne se vantait pas d’appartenir à des clubs chics, ne profitait pas du pouvoir qui en découlait – se montrer grossier, manquer d’égard, être salué plutôt que saluer-, et parce que tant d’autres dans sa situation tiraient avantage de ce pouvoir, ses choix étaient interprétés comme de l’humilité. »

Au fait, saviez-vous qu’il allait sortir en film ?


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