Trouée dans les nuages – Chi Li

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Titre : Trouée dans les nuages

Auteur : Chi Li

Pages : 114

Editions : Babel

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Résumé (4ème de couverture)

C’est, apparemment, un couple sans histoire. Tous deux approchent de la quarantaine et leur seul regret est de ne pas avoir réussi, en quinze ans de mariage, à avoir d’enfant. A la suite d’un repas amical réunissant d’anciens camarades de classe, l’impeccable façade conjugale vient à se fissurer: le soir même le comportement de la jeune femme commence à changer. La voilà qui, plusieurs soirs de suite, soumet son mari à un interrogatoire serré, lui demandant de relater, année par année, ce qu’il a fait dans sa vie. Lui s’exécute de mauvaise grâce cependant que sa femme, également dotée d’un passé inavoué, en révèle au contraire -et comme à plaisir- certains épisodes, parfaitement consciente de l’effet dévastateur que ses aveux auront sur son époux… Progressivement brisé par ces confessions croisées, le couple n’en continue pas moins à donner le change à l’extérieur. Les époux ont désormais deux vies: dans la journée ils affichent un comportement des plus ordinaire; le soir ils affrontent -et creusent- le gouffre qui les sépare dans un huis clos cruel et bientôt meurtrier…

Avis

Pour moi, tout est dans le résumé. Le style d’écriture est agréable mais je n’ai pas vraiment été transportée par l’histoire.

Les personnages ne sont vraiment pas attachants. Cela ne me gêne pas a priori dans mes lectures courtes. Le roman fait 114 pages, donc forcément, ce n’est pas ce que j’attendais. Cependant, l’autrice met énormément de distance par sa narration. Lisez plutôt :

Jin Wiang lança un regard indigné à sa femme avant de disparaître dans la chambre à coucher. En public, ce regard n’aurait pas manqué de provoquer un sursaut de l’opinion contre les persécutions injuste de l’épouse. Mais dans cet affrontement à huis clos, l’indignation qu’il contenait ne tenait pas plus lourd qu’une bulle de savon. (page 38)

La vie diurne de Jin Xiang et de Zeng Shanmei figure au nombre de ces éléments négligeables que nous évoquions plus haut. (page 55)

Je trouve les exemples assez éloquents, je me suis vraiment sentie spectatrice lointaine de ce drame. De plus, l’autrice appelle les personnages par leurs prénoms et noms complets ce qui renforce cette distance. J’ai eu un peu de mal à rentrer dedans.

Il y a peu de suspens. Dans le résumé, on nous annonce un meurtre. Donc on se demande qui va mourir, mais on le sait bien avant. Ce qui est donc censé nous intéresser, c’est le cheminement de la haine au sein de ce couple sans histoire, comment ils vont en arriver à ce fait divers sordide finalement. Mais cela ne m’a pas vraiment intéressée.

Lorsque l’autrice veut démontrer que les deux personnages sauvent leurs apparences en public, il y a un long chapitre sur leurs discussions au bureau dont je n’ai pas compris l’intérêt… Ce qui se passe en huis clos est plus intéressant mais l’époux comme l’épouse me sont apparus comme antipathiques, surtout lors d’une scène assez trash. A donner des envies de meurtre effectivement, pour le coup j’ai eu de l’empathie pour l’un des personnages, mais juste parce que je détestais vraiment l’autre. Et je ne vous dis pas qui pour ne pas spoiler.

En bref, c’est une lecture mitigée pour ce roman malgré un thème intéressant : le couple, ses secrets, les apparences. Sur ce point, c’est assez bien décrit mais je n’ai pas réussi à rentrer complètement dedans, du fait de la distance que met l’autrice entre son histoire et le lecteur.

Il me valide deux challenges : Lire en thème et celui des Auteurs et nationalités !