Poison City – Tetsuya Tsutsui

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Titre : Poison City

Auteur : Tetsuya Tsutsui

Pages : 232

Editions : Ki-oon

Seinen

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Résumé :

Tokyo, 2019. À mois d’un an de l’ouverture des Jeux Olympiques, le Japon est bien décidé à faire place nette avant de recevoir les athlètes du monde entier. Une vague de puritanisme exacerbé s’abat dans tout le pays, cristallisée par la multiplication de mouvements autoproclamés de vigilance citoyenne. Littérature, cinéma, jeu vidéo, bande dessinée : aucun mode d’expression n’est épargné.

C’est dans ce climat suffocant que Mikio Hibino, jeune auteur de 32 ans, se lance un peu naïvement dans la publication d’un manga d’horreur ultra réaliste, Dark Walker. Une démarche aux conséquences funestes qui va précipiter l’auteur et son éditeur dans l’oeil du cyclone…

Avis :

Cela faisait un moment que je voulais lire ce manga. D’emblée, il avait tout pour me plaire : j’apprécie son auteur ainsi que le thème abordé : la censure, la liberté d’expression. Ce titre a beaucoup fait parler dans la presse y compris dans nos quotidiens nationaux, ce qui est assez rare. Il faut dire que le thème fait écho à l’actualité. J’en attendais donc beaucoup et je n’ai pas été déçue !

Cette série sera terminée en deux tomes, raison de plus pour craquer ! En attendant la sortie du 2ème, je vais vous dire ce que j’ai aimé dans ce premier tome : TOUT.

Notre héros est un mangaka qui se lance dans une série qui a tout pour plaire. Les embûches ? Ce n’est ni la qualité du scénario ou des dessins, mais la censure de plus en plus forte. Les discussions avec son éditeur tournent autour de ça. Comment ne pas choquer ? Jusqu’où peut-on aller ? Voici un extrait (cliquez pour voir l’image en grand) :

extrait

J’ai apprécié la narration car on suit l’histoire écrite par le mangaka (on en a des extraits), comment il doit la réécrire, les commentaires que fait son éditeur, etc. On voit ainsi son travail, et celui d’autres mangakas…

D’ailleurs, on voit le risque poindre : une production de manga aseptisée et sans personnalité. A ce sujet, il y a un passage qui fait froid dans le dos. A force de brider la liberté d’expression, la création s’en trouve menacée.

J’ai bien aimé que l’auteur dévoile les pour et les contre de la censure. Certains personnages sont pour et leurs avis sont exprimés au même titre que l’avis de notre héros (qui est contre évidemment). Ainsi, cela évite un point de vue trop partisan.

Enfin, il faut rappeler que cette histoire est largement tirée de faits réels. En 2013, l’auteur se rend compte que son manga Manhole est considéré comme « oeuvre nocive » par un comité de censure depuis 2009. A la fin du manga, un texte nous explique pourquoi cette censure et il en résulte que ce comité analyse les œuvres de manière assez douteuse, seulement sur l’aspect visuel et non dans son ensemble. J’ai trouvé ce complément très intéressant, et j’ai emprunté Manhole à la médiathèque pour me faire mon propre avis.

Le tome 2 clôturera cette série en décembre. Lisez la, ça vaut vraiment le coup. Ce seinen a des accents de dystopie, et pourtant on est très proche de la réalité, l’auteur est très documenté et il nous fait part de ses recherches de manière divertissante. Que demander de plus ? Je suis fan.

AJOUT : Le tome 2 a été lu entre temps. Sachez juste qu’il est à la hauteur et que je recommande toujours cette série !


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