Jane Eyre – Charlotte Brontë

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Charlotte Brontë, Jane Eyre, Folio classique, 733 pages, 1847 (première année de parution vo)

« Jane Eyre est pauvre, orpheline, pas très jolie. Pourtant, grâce à sa seule force de caractère, et sans faillir à ses principes, elle parviendra à faire sa place dans la société rigide de l’Angleterre victorienne et à trouver l’amour… Une héroïne qui surmonte les épreuves sans perdre foi en son avenir, une intrigue où se succèdent mystères et coups de théâtre, une passion amoureuse qui défie tous les obstacles : le plaisir de lire Jane Eyre est toujours aussi vif. Comme elle, on veut croire que rien n’est écrit d’avance et que la vie réserve des bonheurs imprévus. »

J’ai fini ce livre il y a un petit moment pour une LC sur livraddict, j’ai tardé à écrire ma chronique mais j’ai noté plein de choses durant ma lecture qui m’a vraiment enthousiasmée ! J’avais déjà lu ce livre en version abrégée il y a une quinzaine d’années, et quel plaisir de replonger dans ce classique. J’avoue que j’avais peur du pavé (on se refait pas!), mais les 700 pages se lisent toute seules. Ce classique m’a totalement conquise !

J’ai adoré l’écriture de Charlotte Brontë, du moins sa traduction (prochaine relecture en VO ?). Même les nombreuses références, souvent religieuses, sont passées crème alors que je n’en raffole pas. Je trouve qu’elles étaient bien insérées dans l’histoire et lui donnaient du sens (notamment pour certaines réactions des personnages). De plus, il faut se replacer évidemment dans le contexte de l’époque où la religion était prégnante. Ainsi, je trouve que nous sommes facilement immergés dans l’époque de Jane, il n’y a rien de fantastique (quoi que^^), mais on se sent dans un autre univers ! J’ai adoré m’évader dans ce livre.

Pourtant, Jane n’a pas la vie facile. On suit notre héroïne dès son enfance malheureuse chez sa tante qui la méprise. Et dès lors, j’ai été séduite par sa personnalité forte. C’est une héroïne attachante, pas toujours facile à cerner (elle est pas mal spectatrice dans certains passages alors qu’elle est directement concernée et est capable de faire preuve de répondant). Elle est très loin des clichés et son personnage fait très réel et est très moderne pour l’époque. Son évolution est intéressante et sa vie ne manque pas de péripéties.

Concernant les autres personnages, j’avoue avoir parfois eu du mal avec M. Rochester. J’ai trouvé très beau le fait que les personnages se trouvent sans aucune superficialité, mais j’ai parfois trouvé M. Rochester « abusif ». Je me demandais même s’il ne la manipulait pas (il a parfois été limite pour moi!), mais j’ai changé d’avis au final pour différentes raisons que je ne peux étoffer sans dévoiler l’intrigue. N’empêche que cela rend la romance assez intéressante. Attention, c’est beaucoup plus un parcours de vie qu’une romance.

Cela faisait deux minutes qu’il contemplait le feu et, pendant tout ce temps, je l’avais observé, quand, se tournant subitement, il croisa mon regard fixé sur sa physionomie.
« Vous m’examinez, Miss Eyre, dit-il. Me trouvez-vous beau ? »
Si j’avais réfléchi, j’aurais répondu à cette question de façon conventionnelle, quelque chose de vague et de poli. mais la réponse m’avait échappé avant que je m’en fusse rendu compte :
« Non, monsieur.
– Ah, ma parole ! Il y a chez vous quelque chose de singulier, dit-il. Vous avez l’air d’une petite nonette, étrange, calme, grave et simple, assise les mains sur les genoux et les yeux le plus souvent tournés vers le tapis (sauf d’ailleurs quand votre regard perçant est fixé sur mon visage, comme  en ce moment, par exemple), et quand on vous pose une question ou qu’on fait une remarque à laquelle vous êtes obligée de répondre, vous lancez sans ambages une réplique qui, pour ne pas être brutale, est pour le moins brusque. Que voulez-vous dire par là? »

J’ai beaucoup apprécié la dernière partie également, avec un personnage qui fait débat : St John. Je l’ai trouvé très intéressant lui aussi, en tant que tel mais aussi car il remet M. Rochester en perspective. La comparaison des deux personnages et de leur relation avec Jane m’a permis de mieux m’attacher à l’un. Jane a été forte dans ces deux relations qui demandaient quand même pas mal d’énergie, on referme ce livre en se disant que c’est un sacré bout de femme !

En bref, j’ai adoré ce classique. Jane est une personne à rencontrer une fois dans sa vie !


14 réflexions sur “Jane Eyre – Charlotte Brontë

    1. Oui, elle a des côtés féministes aussi que j’ai bien aimé. ^^ J’aimerais en voir une adaptation ciné ou série pour prolonger le plaisir mais j’ai un peu peur d’être déçue.

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      1. Oui, il y en a plusieurs. Il y a même une série de la BBC (en tout cas une très récente, car il y a plusieurs séries) mais elle ne m’attire pas trop. J’ai tellement mon image de Jane , que j’ai peur qu’un film ne la perturbe… mais j’avais entendu du bien de l’adaptation faite en 2011.

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  1. Jane Eyre c’est aussi un livre que je n’oublierai jamais et le film est tout aussi sublime ! Grâce à ton avis j’ai envie de le relire et de changer d’édition. Je me souvenais même plus qu’il faisait 700 pages, pour moi j’ai eu l’impression de le lire en un jour

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    1. Ce fut une superbe lecture, mais je n’ai toujours pas vu le film (il y en a plusieurs, non?). C’est vrai qu’il se lit vite ! J’ai adoré Jane, je ne me suis pas lancée dans le film par peur d’être déçue, mais apparemment il vaut le coup ! Pour une relecture potentielle, on m’avait conseillée la vo (perso, j’ai pas le niveau mais sait-on jamais, un jour…).

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